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TOUR DE GUET "ALBERCUIX"

Carretera de Formentor, s/n

L'UNE DES PRINCIPALES TOURS DE GUET DE LA FIN DU XVIE ET DU DÉBUT DU XVIIE SIÈCLE

Situé à 380 mètres de hauteur, cette tour de garde de la fin du XVIe siècle ou du début du XVIIe siècle a été l’un des principaux points de surveillance face à la constante menace corsaire.

Les fabuleuses vues que ce lieu possède, d’où nous pouvons voir le cap Formentor, l’îlot du Colomer, la baie de Pollença, la Serra del Cavall Bernat et le reste de la Serra de Tramuntana, l’ont rendu l’un des points de surveillance et de défense du littoral contre les bateaux pirates qui arrivaient souvent sur ces côtes et qui pillaient les populations locales.

La tour de garde d’Albercutx, situé à 380 mètres au-dessus du niveau de la mer, fait partie du système de tours fortifiées et armées qui ont été construites sur l’île entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle face à l’essor des actions de piraterie vécues sur la Méditerranée.

Jusqu’alors, les tâches de surveillance et de défense étaient réalisées par des veilles pendant la journée et des écoutes pendant la nuit, bien que ce système n’était pas efficace puisque ces personnes non seulement ne possédaient pas les moyens nécessaires pour alerter d’un danger rapidement, mais qu’à de nombreuses occasions, ils mourraient aux mains des attaquants sans s’être aperçus du danger puisqu’ils étaient totalement à découvert.

Grâce à ce nouveau système de miradors, conçu par Joan Binimelis (2), si un danger était aperçu depuis l’une de ces tours, des signaux de fumée étaient émis pendant la journée, ou de feu pendant la nuit, qui étaient transmis d’une tour à l’autre jusqu’à atteindre la ville de Palma, à l’autre extrémité de l’île, en une demi-heure environ, de telle sorte qu’une partie des troupes qui y étaient concentrées pouvait être envoyée.

En tout cas, ce système d’alerte vers les deux grandes villes indiquées se complétait avec l’envoi à pied ou à cheval d’autres personnes aux communes les plus proches, comme Inca, Sa Pobla ou Campanet, dont les hommes d’armes se déplaçaient rapidement à la commune attaquée pour prêter leur soutien le plus rapidement possible et repousser ainsi les attaques.

Pour assurer une surveillance côtière constante depuis les tours de garde, les guetteurs ont été professionnalisés, mais cette mesure n’a pas obtenu le succès attendu puisque certains profitaient de leur long séjour sur les tours pour travailler dans les champs agricoles proches et compléter ainsi leur salaire. Ainsi, déjà au XVIIIe siècle, des ordonnances ont été publiées qui obligeaient les guetteurs à rester à leur poste à tout moment et à respecter une série de normes qui assurent l’efficacité de ce système.